Actualités

Académie nationale de médecine

Inégalité de prise en charge de l’infarctus du myocarde

En France, « des registres nationaux ont démontré une inégalité dans la prise en charge de l’infarctus du myocarde chez la femme entrainant une surmortalité ». C’est ce que dévoile le rapport de l’Académie nationale de Médecine rendu public le 24 février. Plusieurs facteurs sont en cause. Premièrement, il existe un retard de prise en charge lié au temps écoulé entre le début d’apparition des symptômes et le contact médical. Ensuite, le délai entre la prise en charge et la revascularisation coronaire est plus long chez la femme que chez l’homme. Enfin, la femme bénéficie significativement moins du traitement optimal post-infarctus ainsi que de l’accès à la réadaptation. Cette disparité s’explique par plusieurs éléments, parmi lesquels les particularités anatomiques et les causes spécifiques de l’infarctus chez la femme, une sensibilité accrue aux facteurs de risques, une perception différente de la douleur, ou encore une pathologie perçue comme principalement « masculine ». Il est à noter que la sous-représentation féminine dans les études cliniques et de recherche en cardiologie entraîne des répercussions non négligeables sur la compréhension de ces maladies chez les femmes. Sur la base de cette analyse, l’objectif de ce rapport et sensibiliser la population et l’ensemble des acteurs de santé à cette problématique. À cette fin, les auteurs formulent quatre recommandations concrètes pour améliorer la prévention, le diagnostic, la gestion et surtout le pronostic de cette maladie chez la femme : mettre en place des programmes de sensibilisation et de formation pour les professionnels de santé ; élaborer des protocoles de soins qui tiennent compte des particularités anatomiques et des causes spécifiques de l’infarctus chez les femmes ; sensibiliser le public aux facteurs de risques et aux symptômes de l’infarctus ; promouvoir la surveillance continue des tendances de l’infarctus chez les femmes et promouvoir la recherche. L’Inégalité de prise en charge de l’infarctus du myocarde chez les femmes en France. Martine Gilard (rapporteur), au nom d’un groupe de travail rattaché à la commission 8. Texte adopté lors de la séance du mardi 14 janvier 2025 de l’Académie nationale de Médecine

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N°622 Janvier - Février 2025FHF

Des vœux tournés vers la transformation et l’innovation

Le 15 janvier, la traditionnelle cérémonie des vœux de la Fédération hospitalière de France, s’est tenue en présence de Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins de France. Arnaud Robinet a partagé la vision de la Fédération face aux nombreux défis qui attendent les acteurs de la santé et du médico-social publics. En ce début d’année marqué par la multiplication des urgences, le président de la FHF a rappelé l’importance cruciale « de voir adopter un PLFSS et un ONDAM garantissant aux établissements de santé le juste finance-ment de leurs coûts » et appelé de nouveau à l’adoption d’une loi Grand Âge structurante. Deux autres priorités guideront les actions de la Fédération en cette nouvelle année : la psychiatrie et la santé des femmes. En parallèle, la FHF réaffirme avec force la nécessité d’une loi pluriannuelle. Le cap pour 2025 est clair : bâtir la santé de demain dans une logique de performance responsable et durable, fondée sur la prévention, la qualité et la sécurité.

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N°622 Janvier - Février 2025évènement

Santé et égalité, un combat indissociable

Cinquante ans plus tard, l’actualité du procès Mazan démontre que le combat pour la santé et le droit des femmes est loin d’être achevé. C’est pourquoi, en ce 16 janvier 2025, la Fédération Hospitalière de France a rassemblé de nombreuses personnalités engagées, vigies de la santé des femmes, pour construire, ensemble, des solutions durables et concrètes. « Quand comprendrons-nous collectivement que le corps des femmes n’appartient à personne, sinon à elles-mêmes ? » interroge le manifeste pour les droits des femmes en santé, signé par plusieurs centaines de personnalités, à l’occasion de cet évènement, et publié le 17 janvier dans le journal Le Monde. Pour explorer ce qui se joue entre santé et droits, Anne Bouillon, avocate engagée pour l’égalité, Caroline Darian, fondatrice de l’association #MendorsPas, Sandrine Josso, députée engagée pour les droits des femmes et la santé publique, Isabelle Lonvis-Rome, magistrate et ancienne ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, et le Pr Bertrand Guidet, président du Comité éthique de la FHF, étaient réunis autour de Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF pour une table ronde dédiée à la soumission chimique, comme nouveau territoire de lutte. Les défis sont nombreux, de l’inéquité d’accès aux soins à la difficulté à faire émerger les problématiques spécifiques aux femmes et leur santé dans la sphère politique. Sans compter que le risque d’un recul des acquis est réel. Pour réaffirmer leurs droits en santé, les femmes ont donc besoin d’une reconnaissance juridique de leurs maux, de politiques de santé publique adaptées, de professionnels de santé formés, et de protocoles médicaux clairs et adaptés. L’hôpital a ici un rôle clé à jouer en tant que service public pivot pour repenser le parcours de soin et offrir un soutien global. Un combat qui suppose de changer les mentalités, de lutter contre les stéréotypes et de rester toujours en alerte sur la protection des droits. « La violence est sournoise, insidieuse. Nous devons aller plus loin pour les droits des femmes », a ainsi affirmé Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, dans son discours de clôture de la journée. crédit Gilles Cohen

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N°622 Janvier - Février 2025Avis

Le CCNE appelle à une réforme urgente de la psychiatrie

Le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) met en lumière « l’urgence d’une mobilisation nationale pour répondre à une crise inédite de la psychiatrie » dans son Avis 147 publié le 27 janvier, « Enjeux éthiques relatifs à la crise de la psychiatrie : une alerte du CCNE ». Le CCNE souligne qu’aujourd’hui « plus de 13 millions de Français, soit 1 Français sur 5, souffrent de troubles psychiatriques, avec des répercussions qui s’étendent bien au-delà du domaine médical pour affecter le tissu social dans son ensemble ». L’Avis identifie trois priorités pour un plan Psychiatrie : garantir un accès équitable à des soins psychiatriques de qualité pour tous ; lutter contre la stigmatisation et les discriminations ; renforcer la formation et la recherche dans toutes les disciplines liées à la psychiatrie.

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Livre blanc

L’avenir de la psychiatrie : toutes les propositions de la FHF

Alors que le Premier ministre a confirmé, dans son discours de politique générale, que la santé mentale serait la grande cause nationale de l’année 2025, la Fédération hospitalière de France publie une version enrichie de son livre blanc Répondre à l’urgence et bâtir l’avenir de la psychiatrie. Le premier volet, paru en avril dernier, portait sur l’organisation des soins, les modalités de prise en charge, les liens avec les acteurs des territoires et l’attractivité des métiers. Cette nouvelle édition porte de nouvelles N propositions complémentaires, associées aux enjeux de gouvernance, de financement et d’organisation de l’offre : • créer une stratégie nationale en psy-chiatrie sur dix ans ; • renforcer l’offre pour les enfants et adolescents ; • valoriser les droits des patients ; • soutenir la recherche en psychiatrie • investir massivement dans les établissements publics. Ainsi, la FHF soutient la constitution d’une délégation intermi-nistérielle dédiée, le développement de l’ambulatoire, la création d’équipes mobiles, le renforcement des centres médicaux psychologiques et la consolidation de l’offre, notamment en pédopsychiatrie, pour garantir des parcours sans ruptures. 

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N°622 Janvier - Février 2025DREES

D’ici à 2050, une augmentation insuffisante des effectifs infirmiers

La Direction de la recherche, de l’évaluation, des études et des statistiques (DREES) projette une croissance des effectifs infirmiers de 37 % entre 2021et 2025, pour atteindre 821 000 en 2050, dans l’hypothèse d’un maintien des politiques de formation en vigueur et de comportements constants. Pour rappel, entre 2013 et 2021, le nombre d’infirmières en emploi a augmenté de 8 % et s’élevait à près de 600 000 en 2021 Du fait de la progression de la part des personnes âgées dans la population, cette étude estime que les besoins en soins infirmiers s’accroîtraient de 50 % entre 2021 et 2050. « La hausse des besoins serait ainsi plus importante que celle du nombre d’infirmières : il faudrait 80 000 infirmières supplémentaires en 2050 par rapport à cette projection pour assurer la même couverture de besoins en soins qu’actuellement », précise la DREES. Les deux leviers identifiés pour renforcer les effectifs sont, d’une part, l’augmentation du nombre de diplômés, et d’autre part une amélioration de l’attractivité de la profession (au total, il faudrait 32 900 diplômées chaque année, contre les 29 000 attendues dans le scénario tendanciel et les 25 000 en moyenne entre 2013 et 2021). DREES, « Le nombre d’infirmières augmenterait fortement d’ici à 2050, mais moins que les besoins en soins de la population vieillissante » Études et résultats, décembre 2024, n° 1319.    

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N°622 Janvier - Février 2025DGOS

Un panorama des organisations de PDSES dans les territoires

En 2023, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pointait les fragilités de la permanence des soins en établissement de santé (PDSES) et recommandait la réalisation d’une enquête nationale afin de fournir aux ARS un état des lieux de l’activité régionale. Sur cette recommandation, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a lancé en mars une étude relative au fonctionnement de la PDSES dans les services de médecine-chirurgie-obstétrique (MCO), hors services d’urgence (SU). Les résultats, publiés le 7 janvier, fournissent un état des lieux détaillé de l’activité de PDSES sur le territoire : 734 établissements ont répondu à l’enquête et près de 10 000 lignes d’activité ont pu être intégrées à l’analyse. Ces données témoignent d’une mobilisation importante des ressources médicales et d’une forte implication du secteur public dans l’activité de PDSES. Rapport | Enquête nationale sur la permanence des soins en établissement de santé 2024, décembre 2024.

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N°621 Novembre - Décembre 2024REGARDS CROISÉS

D’hier à demain, quelles perspectives pour notre système de santé ?

Témoins et acteurs de l’histoire récente de la Fédération, Gérard Larcher, président de la FHF de 1997 à 2004 et Gérard Vincent, délégué général de 1998 à 2016 partagent leur analyse des grandes réformes et actions qui ont marqué les 30 dernières années, et leur vision des enjeux et défis à venir.

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N°621 Novembre - Décembre 2024100 ANS AU COEUR DE LA SANTÉ

Retour sur une année de centenaire

Tout au long de cette année 2024, les occasions de célébrer les 100 ans de la Fédération ont été nombreuses et riches, autant d’opportunités de réaffirmer sa raison d’être, ses valeurs, mais aussi les défis et enjeux pour l’avenir de notre système de santé.

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N°621 Novembre - Décembre 2024PRENDRESOIN.FR

Valorisation des métiers du soin et de l’accompagnement social

La plateforme prendresoin.fr a été lancée le 22 novembre par le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins, le ministère des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, le ministère du Travail et de l’Emploi, en partenariat avec France Travail. Les objectifs sont de valoriser les métiers de la petite enfance, de la santé, du social, du grand âge et du handicap auprès du grand public, d’augmenter l’attractivité de ces filières et d’améliorer la lisibilité des parcours professionnels.

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N°621 Novembre - Décembre 2024ACADÉMIE NATIONALE DE MÉDECINE

Optimiser la prise en charge en cancérologie

L’Académie nationale de médecine fait le constat de l’existence « d’inégalités territoriales de prise en charge » en cancérologie. Elle recommande de mettre en place des « parcours territoriaux de soins équilibrés » sous contrôle des ARS. D’autre part, à l’échelle nationale un « ciblage précis et une évaluation » elle préconiqe des politiques de prévention, le remplacement des tests moléculaires sur un seul gène (PCR) par les nouvelles techniques de séquençage (NGS) ; une « homogénéisation tarifaire » entre les acteurs publics et privés ; et enfin « une politique nationale d’incitation vers les métiers de la cancérologie ». Académie nationale de médecine, « Offre de soins en cancérologie adulte », séance du mardi 5 novembre 2024.

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N°621 Novembre - Décembre 2024SÉNAT

Des inégalités territoriales d’accès aux soins qui s’aggravent

Deux ans après un premier état des lieux « fort sombre et implacable », la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable relatif aux inégalités territoriales d’accès aux soins du Sénat adopte une série de recommandations, structurées en trois axes : « Cibler des solutions adaptées aux zones les moins bien dotées, accentuer les transferts de compétences des médecins vers les autres professions de santé et renforcer les efforts d’augmentation et de territorialisation des capacités de formation en santé ». Sénat, rapport d’information n° 137 (2024-2025). Enregistré à la présidence du Sénat le 13 novembre 2024

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N°621 Novembre - Décembre 2024SÉMINAIRE NATIONAL DES HOSPITALIERS

Comment piloter les établissements dans un contexte incertain ?

Autour du thème « Comment piloter les établissements de santé et médico-sociaux dans un contexte incertain ? », le Séminaire des hospitaliers organisé par la FHF s’est tenu à Bordeaux les 14 et 15 octobre 2024. Au cœur de ces journées, la notion d’incertitude, définie par le Pr Frédéric Worm, philosophe, par « l’idée d’un savoir qui a conscience de ses limites ». Après l’analyse des évolutions du paysage hospitalier et de son activité depuis la crise sanitaire, l’avancement des travaux menés dans le cadre de la réforme du financement des activités MCO des établissements de santé a été présenté par Julie Pougheon, cheffe de service, adjointe à la directrice générale de l’offre de soins (DGOS). Lors d’une table ronde dédiée au financement des établissements médico-sociaux, le directeur général de la cohésion sociale (DGCS), Jean-Benoît Dujol a partagé sa préoccupation quant à la façon d’affronter la vague démographique à venir. Le bilan des expérimentations Article 51, don’t 94 sont en cours de déploiement, avec de fortes disparités régionales, a été dressé par Cécile Lambert, rapporteure générale du dispositif. En parallèle, de nombreuses initiatives de terrain ont été partagées, notamment sur les questions de l’évaluation de l’innovation, de la gestion des données patient ou encore des indicateurs de qualité et de sécurité des soins.

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N°621 Novembre - Décembre 2024RENCONTRES RH DE LA SANTÉ

Quel acte 2 pour la transformation de la fonction publique ?

Les lundi 30 septembre et mardi 1er octobre 2024 se sont tenues les Rencontres RH de la santé organisées par la Fédération hospitalière de France et l’Association pour le développement des ressources humaines dans les établissements sanitaires et sociaux (adRHess) avec le soutien de la Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH). « Dans 45 ans, nous nous projetons dans un monde où la croissance sera profondément transformée. Il nous revient à nous aujourd’hui de déterminer le chemin vers une société qui sera plus vivable pour tous. La principale ressource qui nous permettra de prendre ce virage reste les ressources humaines », introduit Matthieu Girier, président de l’adRHess.

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N°621 Novembre - Décembre 2024COUR DES COMPTES

Des services d’urgence saturés, une transformation indispensable

La sollicitation excessive des services d’urgence résulte de deux évolutions démographiques contradictoires : la diminution de l’accessibilité des médecins et l’accroissement de la demande de soins. « Or, les mesures prises pour prendre acte de ces évolutions, parfaitement documentées et prévues, ne sont pas à la hauteur des adaptations nécessaires », constate la Cour des comptes dans un rapport publié le 19 novembre. L’objet de cette étude missionnée par la présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale était d’évaluer l’efficacité des mesures adoptées en juin 2018 au titre du programme d’action « Ma santé 2022 », complétées, en décembre 2019, par le « Pacte de refondation des urgences », et de dresser un état des lieux du fonctionnement des structures des urgences (à l’exception des urgences spécialisées en psychiatrie, obstétrique et pédiatrie). Parmi les recommandations émises, le rapport pointe notamment la nécessité d’une « action plus énergique sur l’offre de soins de premier recours » et l’importance de la fluidité des sorties qui doit être « la préoccupation dominante », en particulier pour les patients âgés. Les auteurs insistent également sur la nécessité « d’améliorer la fiabilité des données au service de la qualité et de l’efficacité de l’activité des urgences », ce qui va de pair avec une meilleure information des usagers « sur la disponibilité des structures des urgences et sur la qualité du service rendu ». La FHF appelle à de plus fortes mesures de structuration de l’accès aux soins La FHF salue « l’analyse approfondie et précieuse proposée par la Cour des comptes sur l’état de saturation important qui caractérise les services d’urgence ». La réponse aux soins non programmés abordée rejoint les inquiétudes de la FHF, qui plaide elle aussi en faveur du renforcement des dispositifs de régulation et de réorientation des patients, ainsi que la structuration de l’offre de soins en ville. La Fédération regrette néanmoins « l’absence de préconisations plus claires sur les disparités des services d’urgence et l’évolution des financements régionaux ». Cour des comptes, « L’accueil et le traitement des urgences à l’hôpital. Des services saturés, une transformation indispensable du parcours des patients », communication à la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, novembre 2024.

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