Grand Angle
La prévention, levier de transformation
N°622 Janvier - Février 2025
Virage préventif : un changement de paradigme indispensable
Depuis plusieurs années, le virage de la prévention est présenté comme une priorité dans le cadre des politiques de santé publique en France. Pourtant, malgré cette ambition affichée, la prévention demeure insuffisamment développée dans un système de soins historiquement centré sur le curatif. Son intégration en pratique repose sur des approches concrètes, la mobilisation d’acteurs variés et la levée des freins structurels, organisationnels et culturels.
11/02/25
En plaçant la prévention au cœur du système de santé, la France pourrait non seulement améliorer la santé globale de sa population, mais aussi maîtriser les coûts croissants liés aux maladies chroniques et au vieillissement. Ce virage, déjà amorcé dans certains pays, doit devenir une priorité concrète et effective pour garantir un système de soins plus efficace et équitable à long terme. Pour que la prévention occupe la place qu’elle mérite, un changement de paradigme est indispensable. Cela passe par trois axes majeurs :
- une réorientation des financements, avec une augmentation des budgets consacrés à la prévention, qui représentent actuellement une part marginale des dépenses de santé ;
- une refonte des politiques de santé publique pour inclure systématiquement des objectifs préventifs mesurables et basés sur des données probantes en recherche interventionnelle en population ;
- une mobilisation de tous les acteurs de la santé pour promouvoir une véritable culture de la prévention dans les territoires, en y associant une évolution des métiers.
Cependant, plusieurs obstacles structurels, organisationnels et culturels sont encore très présents. En France, le système de santé reste historiquement centré sur le curatif, et la prévention est souvent perçue comme secondaire. En outre, l’absence de coordination entre les différents acteurs (professionnels, collectivités, État) limite l’efficacité des initiatives préventives. Les populations précaires ou vivant dans des zones rurales ont un accès limité aux actions de prévention, exacerbant les inégalités de santé. Enfin, les décideurs peuvent être réticents à investir dans des actions préventives dont les bénéfices se manifestent souvent à long terme.
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