Grand Angle

SANTÉ DES FEMMES, DES INÉGALITÉS PERSISTANTES

N°623 Mars - Avril 2025

Un HDJ en gynécologie – Sept parcours basés sur l’éducation thérapeutique brève du patient

En favorisant la continuité des soins ville-hôpital et en rendant la femme actrice tout au long de son parcours de soins, l’HDJ Santé de la femme de Besançon se donne pour objectifs de dépister les vulnérabilités, d’orienter selon les besoins, de limiter les complications et de maintenir, voire améliorer, la qualité de vie à travers sept parcours : chirurgie du cancer du sein, chirurgie du pelvis, endométriose non chirurgicale, diversité de genre, statique pelvienne, santé sexuelle, PMA. Pour chacun, des séquences éducatives basées sur la démarche d’ETP Sh 1 ont été créées, avec des objectifs d’autosoins, et orienter selon les besoins.

Séverine Bey Cadre de santé IPDE en gynécologie, diplômée Master santé publique Paris 13
CHU de Besançon


04/04/25

En France, les femmes représentent 51,6 % de la population 2. Tout au long de leur vie, de la puberté à la ménopause, elles sont accompagnées par un suivi gynécologique. Cette spécialité médicale joue donc un rôle primordial en matière de prévention, de diagnostic et de traitement des pathologies spécifiques à la santé féminine. Au CHU de Besançon, de nombreuses politiques nationales et régionales, ont été déclinées pour répondre à des besoins objectivés au niveau gynécologique, parmi lesquels la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 ;

le projet régional de santé (PRS) Bourgogne-Franche-Comté 2018-2028 ; la stratégie nationale de santé sexuelle (2017-2030) ; le projet médical et de soins (PMS) du CHUB (2022-2026), la mise en place des programmes de récupération améliorée après chirurgie (RAAC) 3, le renouvellement de la labellisation ERAS pour le service de gynécologie 4 initiée en 2020 ; la stratégie nationale contre l’endométriose (2022), ou encore le virage ambulatoire avec 72 % des chirurgies gynécologiques au CHUB pratiquées en ambulatoire En parallèle, une prise de conscience s’opère devant le constat suivant : l’orientation préventive de notre système de santé s’impose comme une nécessité.

Conscientes du rôle clé que jouent les 32 CHU de France dans cette transition, les Conférences des directeurs généraux, des doyens des facultés de médecine et des PCME de CHU ont présenté, lors de SantExpo 2024, leur « Charte d’engagements en faveur de la prévention ». Suivant ce paradigme, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a rendu un rapport en octobre 2024 sur le financement des actions de prévention primaire réalisées par les établissements, mettant en avant son rôle déterminant dans la réduction de la mortalité et de la morbidité évitables 5. L’OMS a également souligné son efficacité dans la maîtrise des dépenses de santé, tout en mettant en avant des bénéfices potentiels à court terme. 6

Depuis 2015, sous l’impulsion des politiques cités ci-dessus, les parcours de soins en gynécologie au sein du pôle Mère-Femme du CHUB ont été repensés, notamment en diminuant les durées moyennes de séjour et en développant la prise en charge en ambulatoire. Cette nouvelle organisation diminue l’interface soignant/soigné, les échanges d’informations concernant les besoins, les ressources, et les opportunités pour les patients d’acquérir des compétences d’autosoins en lien avec la chirurgie, d’où un probable impact sur la qualité de vie (QdV). Cela impacte également le taux d’occupation en chirurgie gynécologique conventionnelle, devenu inférieur à 60 %, et donc l’efficience financière du service. Cinq lits d’hospitalisation complète ont été fermés en 2022, libérant les locaux nécessaires au développement d’une nouvelle activité : l’HDJ santé de la femme.


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