Tabous et biais de genre, une réalité préoccupante

Récemment, l’Académie de médecine pointait une inégalité dans la prise en charge de l’infarctus du myocarde chez la femme entraînant une surmortalité¹. De fait, les inégalités de genre dans les parcours de soins sont une réalité persistante, révélée par l’enquête inédite² réalisée par Ipsos pour la FHF du 20 au 26 février 2025, sur 1 500 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus³.

Des symptômes minorés ou non pris au sérieux

Plus de la moitié des personnes interrogées (51 %) considèrent que leurs symptômes ont déjà été minimisés ou non pris au sérieux par un professionnel de santé parce qu’elles sont des femmes. Les répondantes sont nombreuses à rapporter une sous-estimation de leur niveau de douleur (48 %), un manque d’information sur leur état de santé (44 %) ou l’attribution de leurs symptômes à des causes psychologiques ou hormonales sans investigation approfondie (42 %). Autres chiffres préoccupants, un tiers des femmes déclarent avoir reçu des commentaires inappropriés sur leur apparence physique ou leur vie personnelle dans un cadre médical, et une femme sur cinq affirme avoir ressenti une pression pour subir des interventions qu’elles ne souhaitaient pas. Les femmes âgées de moins de 35 ans et celles souffrant de problèmes de santé mentale déclarent avoir été plus fréquemment confrontées à ces situations.