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JOUTES

N°623 Mars - Avril 2025

Revoir notre système de santé à travers le prisme de la durabilité

Les 3es Journées de la transformation écologique en santé (JOUTES) se sont tenues le 20 mars 2025 à Paris. « Nous ne pouvons plus dissocier crise écologique et crise sanitaire. Nos établissements doivent s’adapter, devenir vers résilients et nous devons leur donner les moyens d’agir », a réaffirmé en introduction Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF, avant de rappeler la nécessité de la création d’un fond vert. « Nous avons atteint un niveau de CO2 dans l’atmosphère inédit. C’est un cercle vicieux. Plus le changement climatique s’accentue, plus le système de santé est sollicité, et plus il utilise des énergies fossiles pour fonctionner », a alerté Baptiste Verneuil, ingénieur au Shift Project, avant de rappeler que la plupart des émissions émises par le système de soins (qui représente 8 % des émissions de gaz à effet de serre nationales) sont indirectes : alimentation, déplacements, médicaments et dispositifs médicaux. Les enjeux ? Consommer moins, et mieux. Pour le Pr Patrick Pessaux, président du comité Transition écologique en santé de la FHF, chef de service de chirurgie viscérale et digestive au CHU de Strasbourg et président du collectif Écoresponsabilité en santé, « nous vivons à un moment charnière. Il ne faut pas voir ces contraintes comme un fardeau, mais comme une opportunité de revoir notre système de santé, à travers le prisme de la durabilité ».

Afin de faire émerger des solutions concrètes, cette journée était organisée autour d’une dizaine d’ateliers très opérationnels et d’une session plénière consacrée aux gaz médicaux : protoxyde d’azote, inhalateurs, gaz anesthésiques. Avec une alerte forte dès la première table ronde : l’ensemble des réseaux de protoxyde d’azote des établissements de santé fuient : pour un litre utilisé, 10 litres passent dans l’atmosphère. Or, un gramme de protoxyde d’azote est l’équivalent de 300 g équivalent CO2. « Il y a urgence à arrêter l’approvisionnement des réseaux muraux de protoxyde d’azote », a affirmé avec force le Pr Laurent Zieleskiewicz, chef de service adjoint du département d’anesthésie-réanimation à l’AP-HM, membre du comité Développement durable de la Sfar.


04/04/25