Parcours de soins en arthroplastie – Impact et perspectives du protocole VBHC

La chirurgie prothétique du membre inférieur est l’une des interventions les plus fréquemment pratiquées en France et dans le monde¹. Son volume ne cesse d’augmenter en raison du vieillissement de la population et de la progression de l’obésité². Les principales arthroplasties du membre inférieur sont la prothèse totale de hanche (PTH) et la prothèse totale de genou (PTG). Considérée comme « l’intervention du siècle », la PTH affiche un taux de survie à vingt ans d’environ 89 % et un taux de satisfaction de 90 %³. Mais, bien que la PTG soit une intervention courante et efficace avec un taux de survie de 93 % à vingt ans, environ 20 % des patients se déclarent insatisfaits de leurs résultats fonctionnels⁴. Plusieurs avancées techniques ont donc été développées, notamment l’intégration de nouvelles technologies au bloc opératoire.

Afin d’améliorer la prise en charge des patients, il est essentiel d’évaluer ces innovations en termes de rapport bénéfice/risque, sur les aspects techniques, mais pas uniquement. Les résultats des arthroplasties doivent être envisagés à travers un modèle biopsychosocial, qui prend en compte non seulement les facteurs biologiques, mais aussi les dimensions psychologiques et sociales de la santé. L’utilisation des Patient-Reported Outcome Measures (PROMs) et des Clinician-Reported Outcome Measures (CROMs) permet d’obtenir une évaluation complète, à la fois subjective et objective, des résultats post-opératoires. Cette démarche nous permet de prendre en compte les améliorations ressenties par le patient dans sa qualité de vie, celles-ci étant le principal objectif de l’intervention chirurgicale. C’est dans cette optique que le service d’orthopédie de l’hôpital Lariboisière a mis en place le protocole Value-Based Health Care (VBHC), visant à optimiser la prise en charge des patients en s’appuyant sur une évaluation rigoureuse des bénéfices cliniques et économiques.