Financer le virage préventif à l’hôpital : enjeux et réalités

Plusieurs rapports publiés ces dernières années invitent les établissements de santé à s’investir de plus en plus dans la prévention. Pourtant, en France, le système de financement de l’hôpital est majoritairement structuré autour du curatif. Comment alors accompagner des actions de prévention portées par les établissements de santé ?

Nathalie Cartier Diplômée du mastère spécialisé Management en santé, École des hautes études en santé publique (EHESP)
Anne Girault PhD, maître de conférences, École des hautes études en santé publique (EHESP), ARENES (UMR CNRS 6051), unité INSERM U1309

04/02/25

Souvent décrit comme trop centré sur le curatif, le système de santé français entend, depuis plusieurs années déjà, entamer un « virage préventif » permet-tant de répondre aux nombreux enjeux auxquels il est confronté¹. En effet, selon la Cour des comptes, la croissance des maladies chroniques, notamment du diabète et des cancers, interroge l’efficacité de la prévention telle qu’elle a été menée jusque-là². De même, le constat de fortes inégalités sociales et territoriales dans la prévalence et l’incidence des maladies chroniques est considéré comme un élément caractérisant une forme d’échec de la politique de prévention³. Aujourd’hui, si le virage préventif semble être amorcé au niveau des soins de ville, la question du rôle de l’hôpital dans la prévention se pose avec acuité, ce que précisait déjà le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) dans son rapport de 2018⁴. Comment alors faire évoluer le modèle pour intégrer des démarches de prévention à la fois systématisée et personnalisée ?

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