Réification à l’hôpital, un EIG évitable ?
30.7.2015
Les réformes du système de santé menées depuis trente ans ont pour principal objectif de contenir les dépenses de santé, sans y parvenir de manière satisfaisante, dans le cadre global d’une financiarisation de la santé. La logique financière que la T2A exerce sur les établissements met les équipes sous pression avec des conséquences explosives en matière de risques psychosociaux, et potentiellement pour la sécurité du patient. Ce qui peut être qualifié d’événement indésirable grave peut-il être évité et, si oui, comment ? Cet article analyse les mécanismes de régulation de la santé. Il en montre les limites, pointant les effets de réification de l’humain portés par les dispositifs de contrôle de gestion d’un hôpital financiarisé. Un modèle alternatif est proposé : fondé sur les travaux d’Elinor Ostrom, il consiste à considérer l’égal accès aux soins de grande qualité pour tous, quelles que soient les conditions de revenu des usagers, qu’ils soient actifs ou non, comme un bien commun. Nathalie Angelé-Halgand Maître de conférences hors classe, habilitée à diriger des recherches, responsable du département en management de la santé, faculté de médecine de Nantes