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Des corps morts à l’hôpital
21.6.2013
L’hôpital moderne, creuset de la médecine scientifique, s’est construit contre son ancienne image de «mouroir ». Pourtant, à partir du milieu du XXe siècle, il est devenu le premier lieu d’accueil de la mort en France. Faute d’une véritable gestion politique et institutionnelle de ce phénomène social, les agents en chambre mortuaire sont en première ligne pour affronter les effets de ce paradoxe. Garçons d’amphithéâtre hier, assistant les médecins dans leurs autopsies, aides-soignants aujourd’hui, chargés d’accueillir les familles, les agents des chambres mortuaires occupent une fonction et un rôle en redéfinition. La difficile restructuration de ce métier témoigne de la difficulté de l’hôpital – et à travers lui, de la société – à donner toute sa place à la mort au coeur d’un lieu de soin. ----- Judith WOLFAnthropologue, Centre de recherche, médecine,
sciences, santé, santé mentale, société (CERMES 3), CNRS, INSERM, université Paris-Descartes, École des hautes études en sciences sociales
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