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Place des réseaux dans l’offre de soins - Entretien avec Annie Podeur, directrice générale de l’offre de soins

08.11.2011
Recentrage des réseaux sur leurs fonctions de coordination, évolution vers une démarche territoriale plus transversale : la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a engagé une réflexion en lien étroit avec les représentants des réseaux, afin d’actualiser les orientations  nationales relatives aux réseaux de santé. Un guide méthodologique à destination des agences régionales de santé (ARS) verra le jour avant la fin de l’année, suite à une large concertation avec les acteurs. Entretien avec Annie Podeur, directrice générale de l’offre de soins.

 RHF : les dernières orientations relatives aux réseaux de santé datent de 2007. Quel diagnostic fonde ces nouvelles préconisations ?

La loi Hôpital, patients, santé, territoires a, comme vous le savez, repositionné le principe de coordination au cœur de l’offre de soins. Le fait que les réseaux soient, pour des raisons historiques, porteurs de cette coordination – notamment entre la ville et l’hôpital – invite à nous interroger sur leur rôle dans l’offre de soins. Aujourd’hui, la plupart des réseaux sont ciblés sur une pathologie ou une population et fonctionnent de manière très hétérogène. Force est de constater, par ailleurs, qu’il n’existe pas d’évaluation solide de leur plus-value médicale et économique.

L’action de la DGOS doit porter plus particulièrement sur ces trois sujets clés. Il ne s’agit pas de tout de bouleverser, mais d’aller progressivement vers une nouvelle organisation qui corresponde davantage à l’état du système de santé actuel. Les réseaux sont dépositaires d’une histoire, de compétences, qu’il est important de mobiliser. Cette réflexion doit être conduite avec tous les acteurs et notamment avec l’hôpital, puisque l’une des problématiques est la question de l’entrée et de la sortie d’hospitalisation.

S’ajoute à cela une forte exigence d’efficience qui invite à remettre à plat les modalités de soutien et de fonctionnement des réseaux, dont la principale source de financement est actuellement le Fonds d'intervention pour la qualité et la coordination des soins (FIQCS).

RHF : un nouveau cadre de financement est-il envisagé ?  

A ce stade, il est encore prématuré de répondre sur le point précis du financement : des travaux sont actuellement en cours avec un projet de fonds d’intervention régional, donnant plus de moyens de manœuvre aux Agences régionales de santé.

RHF : un point noir subsiste : l’absence d’outils susceptibles de réaliser leur évaluation médico-économique.

La DGOS a engagé un travail de fond avec la Caisse nationale d’assurance maladie, de manière à faire progresser cette évaluation. Nous ne pouvons que nous féliciter de la conception d’un outil d’évaluation, actuellement expérimenté après de trois ARS : cet outil permet de  comparer des indicateurs médico-économiques de patients pris en charge par des réseaux, avec d’autres types de patients sur les principales thématiques de  gérontologie  et de soins palliatifs.

Nous attendons beaucoup de ce modèle pour faire progresser la connaissance des réseaux. Pour autant, nous souhaitons également mobiliser les outils existants. En effet, un certain nombre d’indicateurs issus du rapport d’activité du FIQCS permettent d’ores et déjà d’apprécier le fonctionnement et les procédures déployés par les réseaux. Il ne s’agit pas d’indicateurs de résultats mais d’indicateurs de moyens, qui peuvent sans nul doute être davantage mobilisés. Ces résultats seront disponibles dès l’année prochaine.

RHF : la DGOS préconise un recentrage des réseaux sur leurs fonctions de coordination. N’est-ce pas leur principale activité ?

Je tiens à souligner que les réseaux représentent un panel d’activités assez diverses qui ne correspondent pas - exclusivement - à la fonction de coordination. Il s’agit d’apporter un appui pour les professionnels de santé, en particulier pour les médecins traitants, de l’organisation du parcours du patient autour de pathologies données. La coordination est particulièrement nécessaire lorsque la prise en charge est complexe. Or, même si l’on souhaite placer le médecin traitant au cœur du système, on constate que celui-ci n’est pas toujours à même de traiter la complexité des parcours, notamment lorsque la prise en charge suppose l’intervention de nombreux professionnels des secteurs sanitaire et médico-social.

Le rôle du réseau consiste à rendre le parcours du patient aussi fluide que possible, quel que soit la   complexité  de la prise en charge. Les interfaces entre la ville et l’hôpital sont en la matière, déterminantes, notamment pour les patients qui effectuent de nombreux allers et retours entre l’un et l’autre : comment s’appuyer sur les réseaux pour que ces allées et venues soient aussi fluides que possible ? Pour qu’elles ne soient pas un obstacle à la qualité des prises en charge ?

Nous attendons des réseaux qu’ils soient en capacité d’organiser les parcours de santé, c’est-à-dire qu’ils aient une bonne connaissance de l’environnement du patient, qu’ils sachent évaluer ses besoins et mettent en synergie les différents acteurs tout en assurant la planification des entrées et sorties d’hospitalisation. Telle est la fonction première des réseaux, qui exercent aujourd’hui des missions assez variées : éducation thérapeutique, soins de support, formation, élaboration de protocoles 

RHF : une deuxième préconisation de la DGOS consiste à privilégier une démarche territoriale transversale plutôt que des réseaux monothématiques.   Comment envisagez-vous cette évolution, sachant que les réseaux existants se  sont constitués pour répondre à des besoins  de santé précis, sur des territoires donnés ?

Une des pistes envisagées est effectivement le passage, de manière très progressive, de réseaux monothématiques à des réseaux territoriaux transversaux. D’une région à l’autre les panels d’activités portées par les réseaux sont très diverses. Il nous faut imaginer une transition qui permette d’identifier des points communs entre les réseaux thématiques, notamment en termes de coordination, afin de renforcer leur lisibilité auprès des médecins traitants.

Cette démarche pourra s’effectuer de manière différenciée selon les régions et les modèles existants. Encore une fois, il ne s’agit pas de préconiser un modèle, mais  de renforcer l’ancrage territorial des réseaux et, si possible, leur polyvalence sur des thématiques communes: sorties de l’hôpital, coordination des acteurs…

RHF : de nombreux hôpitaux et Ehpad sont membres, porteurs ou partenaires de réseaux de santé. Comment envisagez-vous leur place dans cette coordination rénovée ?

Il est essentiel que l’hôpital poursuive son ouverture vers les acteurs de la ville et du secteur médico-social, et qu’il puisse s’appuyer sur les réseaux pour développer cette coordination. L’enjeu est d’organiser l’entrée et surtout la sortie des  patients, de la manière aussi fluide que possible. La gestion des entrées et des sorties hospitalières peut s’exercer sans intermédiaire, ou avec le concours du réseau. L’objectif est de renforcer les liens entre les équipes hospitalières et les réseaux. C’est déjà le cas dans de nombreuses régions.

RHF : renforcer ces liens suppose des systèmes d’information communicants entre l’hôpital, la ville, les réseaux. Qu’en est-il aujourd’hui ?

L’existence des systèmes d’information efficients est une condition sine qua non du développement de cette stratégie. Un travail est en cours sur le sujet avec l’Agence des systèmes d’information partagés (ASIP) en santé, afin de définir les grandes orientations stratégiques en la matière.   Ce travail sera suivi d’un accompagnement des acteurs sur deux volets : l’organisation et les systèmes d’information.

 Propos recueillis par Catherine Bonhomme, rédactrice en chef adjointe, la Revue hospitalière de France.

AGENDA

03-04/09 Paris Université d’été de la FHF

10-11/09 Paris Assises nationales des Ehpad https://www.planetegrise.fr/agenda/les-assises-nationales-des-ehpad-edition-2024/

12/09 Webinaire "Familles 2- Proches aidants et usagers" Comité éthique FHF : https://www.fhf.fr/expertises/offres-de-soins/ethique/programme-des-webinaires-ethiques-2024

16-17/09 Paris Rencontres Annuelles des Cadres

30/09 - 01/10 Bordeaux Rencontres RH de la santé

10/10 Webinaire "Ethique du vieillissement" Comité éthique FHF : https://www.fhf.fr/expertises/offres-de-soins/ethique/programme-des-webinaires-ethiques-2024

09-11/10 Orléans Journées d’études URBH http://www.urbh.net/index.php/journees-d-etudes

09-11/10 Strasbourg Journées de l'AFIB https://afib.asso.fr/details/evenement/les-journees-afib-2024

14-15/10 Bordeaux Séminaire National des Hospitaliers

14/11 Webinaire "Médiation entre les patients/familles et les soignants" Comité éthique FHF : https://www.fhf.fr/expertises/offres-de-soins/ethique/programme-des-webinaires-ethiques-2024

27-28/11 Paris Journées Internationales de la Qualité Hospitalière et en Santé

5-6/12 Montrouge Journées achat et logistique  https://journees-achat-logistique.fr/

12/12 Webinaire "Patient partenaire" Comité éthique FHF : https://www.fhf.fr/expertises/offres-de-soins/ethique/programme-des-webinaires-ethiques-2024

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